Chronique. Loin de la violence des hommes

Pour son premier recueil de nouvelles, ce jeune canadien accorde une place de choix à la fragilité et la mélancolie masculines.

Chronique. Loin de la violence des hommes

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27/7/2021
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Traduction de Marguerite Capelle. Pour son premier recueil de nouvelles, ce jeune canadien accorde une place de choix à la fragilité et la mélancolie masculines. En 8 nouvelles, il dépeint des hommes fragiles, las et malmenés par l’existence. Ni victime ni bourreaux, ces pères, frères, maris, amants, semblent surtout vouloir refuser les étiquettes et les rôles que la société voudrait leur imposer. Ils sont simples ces hommes, routiers, bûcherons, souvent abonnés au bar du coin, souvent trop seuls, portés par des rêves d’ailleurs qu’ils savent vains, par des souvenirs destructeurs et des occupations diverses  comme remparts contre la trivialité du quotidien. John Vigna ne cache pas une profonde empathie envers ses personnages, jamais il ne les juge ni les malmène, jamais il n’aggrave leur situation ou ne les confronte à leurs paradoxes. Dans ce style si purement nord-américain, avec cette façon de planter les décors, les ambiances, et de garder un lien à la nature, l’auteur invite directement son lecteur dans des terres sauvages et rudes, où la demie-teinte semble de mise chez ses personnages. Editions Albin Michel

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