Le jeu est-il un autre ? Que dit le jeu, de société ou vidéo, de notre rapport au monde, à nous-même, aux autres ? En quoi le jeu est-il proche de la littérature ? Pistes de réponses avec le sociologue (entre autres) Aurélien Fouillet.
Plus vivante que jamais, la poésie a su évoluer avec les époques, les enjeux et les tendances. Les mots deviennent une matière brute sous les plumes de jeunes et moins jeunes poète·sse·s, une argile façonnée au grès de leurs expériences, de leur regard singulier, de leurs trajet de vie. Plus que jamais, la poésie dit le monde, dévoile la fragilité de l’individu, porte les émotions les plus précieuses et cimente les combats politiques par sa puissance pacifique. Dans ce face à face, il est question d’existence, de construction. D’humanité, en somme.
Des odeurs de bretzels de barbecue et de weed. Selima Atallah Chettaoui
Tout un programme dans cette neuvième publication de « l’incubateur de création poétique » 10 pages au carré (parce qu’il y a 10 pages et que les livres sont carrés. Je vous le dis, comme ça. J’ai mis plusieurs jours à comprendre). Dans ce titre, il est question de questions existentielles, de non binarité, de saturation de la vie quotidienne et de ses obligations. Sous l’humour et le cynisme propre à notre génération (les auteur·rice·s de la maison ont un maximum de 35 ans, ça fait partie du concept), émerge une solitude et une inquiétude, elles aussi, bien particulières. Sous une apparente indolence, peuplée de séries, de jeux vidéos, de weed et de junk food, c’est bien la place de l’individu dans l’existence, sa fonction, son but, qui sont questionnés avec subtilité et délicatesse. Editions 10 pages au carré
Zaatar. Sofía Karámpali Farhat
« Je confie ma vie à la poésie » écrit, dans le premier poème de ce premier recueil, la jeune poétesse d’origine gréco-libanaise. Poétesse, mais également chercheuse en géopolitique et traductrice, Sofía Karámpali Farhat écrit dans sa langue d’adoption, le français, pour mettre en mots la guerre, l’exil, la résistance, l’érotisme queer, mais également la douceur, la nostalgie, la mélancolie. À travers l’emblématique aromatique de la cuisine libanaise, le thym sauvage ou « zaatar » que sa grand-mère sème pour conjurer la guerre, la jeune femme dessine un univers singulier, où les mots deviennent immédiatement des images. Où les émotions sont assumées avec pudeur et simplicité, portées par une style puissant et évocateur. Editions Bruno Doucey